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Contre-Courants – Tokyo

Recherches terminées

Contre-Courants Tokyo est une campagne photographique de trois mois, commencée dans la lenteur du transsibérien et s’achevant dans la frénésie de Tokyo. Mené par la photographe Sylvie Bonnot, le projet consistait à tenter de saisir la chorégraphie particulière selon laquelle les foules japonaises se déplacaient dans l’espace urbain et architectural. Découvrez son travail sous forme d'exposition virtuelle dans la rubrique Artistic Lab.

Acteurs de la recherche

La photographe

 

Contact : Tom Dubois

 

Exposition :

Pour donner corps au projet Contre-courants lancé avec l’artiste-photographe Sylvie Bonnot, le Forum a participé à la création d’une exposition donnant à voir son travail jusqu’au 12 mars 2017 au musée des Ursulines à Mâcon.

Infos pratiques

 

Contre-courants - Tokyo - Sylvie Bonnot

Le paysage en mille-feuilles de Tokyo, ses flux incessants, son immensité, son historicité… est caractérisé par des masses floues de personnes qui se déplacent à pied, en train, en voiture… L’objectif de cette campagne photographique consistait à tenter de saisir les trajectoires des personnes qui s’y déplacaient et de souligner les lignes de leurs parcours dans celles de l’urbanisme, et ce dans l’anonymat des masses floues. Elle a été réalisée par Sylvie Bonnot, qui était conseillée par Natacha Aveline (chercheuse au CNRS spécialiste des études foncières en Asie du Sud-Est).

L'univers et le réseau ferroviaire de Tokyo constituent une zone d'échanges, de transport mais aussi, et de manière évidente, un espace de vie quotidienne. Ce Hensen regroupe une étendue très vaste dans l'enceinte du centre de Tokyo ainsi qu'en périphérie. Le projet a donc cherché à mettre en lumière les différences et les spécificités qui ont cours entre les mobilités des foules du centre par rapport à celles se mouvant en périphérie. Le Hensen est le lieu de multiples mouvements de foules à capturer :

  • Les espaces de transit et de vie des commerces présents sous les arcades des voies ferroviaires d’Ueno, Shinjuku ou Shibuya, qui rassemblent des étals en tout genre, des lieux de restauration et des salles de jeux permettant aux salariés de s’arrêter avant de rentrer chez eux. Cette première étape permettra d’établir un premier constat photographique et de cartographier les différentes typologies de mobilité des usages dans un périmètre déterminé.
  • Les chorégraphies des femmes nettoyant le Shinkansen pourraient résonner avec les images des parcs tokyoïtes lors de la floraison des cerisiers de mi-avril. Cela permettra de les croiser avec les déplacements de personnes pour des raisons rituelles ou culturelles, saisonnières.
  • Les déplacements des femmes dans la ville, hors de leur foyer, seront aussi un point d’ancrage pour le projet, notamment via les endroits qui leur sont réservés dans un pays où le sexisme est très présent.
  • Les cols bleus et les cols blancs, dont les mouvements tellement ordonnés et coordonnés laissent percevoir une fluidité déconcertante : étrangers les uns aux autres, ils suivent les même règles.

A contre-courant de la frénésie de la vitesse et du mouvement intense des foules tokyoïtes, Sylvie Bonnot a rejoint son terrain par la lenteur, en empruntant le transsibérien, puis en naviguant jusqu’à Tokyo. Le transsibérien, par le temps long de son trajet, a impliqué la mise en place d’une véritable vie humaine à bord.

La campagne de photographies (argentiques et numériques) et d’œuvres plastiques a donné lieu à une exposition virtuelle, visible dans notre rubrique Artistic Lab.

 

Un livret pour éclairer le travail de l’artiste

Le Forum Vies Mobiles a demandé à six chercheurs de décoder les images de Sylvie Bonnot à partir de leur spécialité académique (sociologie, géographie, économie…). Le fruit de leur travail est à découvrir dans un petit livret à télécharger ci-dessous, lequel est également offert à l’entrée de l’exposition pour accompagner tous les visiteurs.

 

Auteurs

  • Naoko Abe

Sociologue, Centre d’études avancées franco-japonais de Paris de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

  • Natacha Aveline-Dubach

Géographe, Laboratoire Géographie-cités du Centre national de la Recherche Scientifique (CNRS)

  • Anne Jarrigeon

Anthropologue, photographe-vidéaste, Laboratoire Ville Mobilité Transport de l’Université Paris Est Marne-la-Vallée (UPEM)

  • Vincent Kaufmann

Sociologue, Forum Vies Mobiles, Laboratoire de Sociologie Urbaine de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)

  • Jean-François Sabouret

Sociologue, Réseau Asie-IMASIE du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

  • Lucas Tiphine

Doctorant en Architecture et Sciences de la ville, Laboratoire Chôros de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)

 

TELECHARGER LE LIVRET 

Mobilité

Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.

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