Déplacement
Le déplacement est un franchissement de l’espace par les personnes, les objets, les capitaux, les idées et autres informations. Soit il est orienté, et se déroule alors entre une origine et une ou plusieurs destinations, soit il s’apparente à une pérégrination sans véritable origine ou destination.
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Exercice d’une activité professionnelle salariée à distance de l’entreprise au moyen d’outils de télécommunication, à domicile ou en télécentre.
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Un mode de vie est une composition - dans le temps et l’espace - des activités et expériences quotidiennes qui donnent sens et forme à la vie d’une personne ou d’un groupe.
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Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
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Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
Définition courte
Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
Mobilité et déplacements
La mobilité regroupe l’ensemble des pratiques de déplacement physique d’un individu ou d’un groupe. Ces déplacements sont caractérisés par :
- leur quantité : les distances parcourues et les temps passés à se déplacer ;
- leur régularité : le nombre de déplacements réalisés ;
- le mode de transport utilisé (marche à pied, vélo, voiture, train, avion,…) ;
- le motif (courses, santé, travail, accompagnement, départ en vacances,…).
Ces caractéristiques des déplacements sont inter-dépendantes. Par exemple, selon le mode de transport choisi, le déplacement s’effectue plus ou moins rapidement, et le temps passé à se déplacer est donc plus ou moins long. Autre exemple : la régularité d’un déplacement dépend de son motif – les courses alimentaires sont plus récurrentes que les départs en vacances. Enfin, l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) peut participer à la transformation de ces déplacements en les facilitant (applications pour se repérer ou suivre un itinéraire), en s’y substituant (télétravail, visiocommunication) ou en s’y associant (échange de mails ou de textos lors d’un déplacement en train).
Mobilité et modes de vies
Le Forum Vies Mobiles s’intéresse aux déplacements en ce qu’ils structurent les modes de vie. Ces déplacements peuvent être :
- quotidiens : travail, courses, santé, accompagnement, sport, loisirs, balade, etc. ;
- moins fréquents : voyages, mobilité professionnelle, etc. ;
- exceptionnels : déménagements, migration, etc.
C’est la place des déplacements dans le mode de vie des individus qui fait qu’une personne est plus ou moins mobile, et a un rythme de vie plus ou moins soutenu.
Le mode de vie d’un individu, et les pratiques de déplacement associées, se construit en interdépendance avec celui des personnes qu’il côtoie. La mobilité de ces derniers (parents, compagnon/compagne, enfants, amis, voisins,…) influe sur sa propre mobilité. On sait par exemple que certains « grands mobiles » du travail 1 ne peuvent l’être que parce qu’ils ont des proches qui sont relativement immobiles et s’occupent du domicile, du jardin, des enfants, etc.
Mobilité et parcours de vie
La mobilité occupe une place différente dans le mode de vie d’une personne ou d’un groupe :
- Selon ses caractéristiques socio-économiques : âge, genre, niveau de diplôme, niveau de revenu,… Un jeune adolescent défavorisé n’a pas les mêmes pratiques de déplacement qu’un quarantenaire cadre supérieur. On sait par exemple que les plus riches et les plus diplômés se déplacent plus vite (64km/h pour la tranche la plus élevée) que les autres (40km/h pour la tranche la moins élevée) 2 .
- Selon le territoire dans lequel elle vit : paysage, dynamique territoriale, aménités, densité urbaine et de bâti. La mobilité des habitants d’une grande métropole comme Paris n’a rien à voir avec la mobilité des habitants d’une vallée isolée dans les Vosges. On sait par exemple que c’est dans les unités urbaines comprises entre 10 000 et 50 000 habitants que les temps de déplacement sont les plus courts : 9h20 par semaine contre 12h45 à Paris intra-muros 3 .
- Selon la capacité physique (âge, handicap temporaire ou permanent).
Les pratiques de déplacement sont amenées à évoluer au cours de la vie : déménagement, arrivée d’un enfant, divorce, emménagement avec un parent/partenaire/colocataire, changement d’emploi, etc.
Des impacts environnementaux et sociaux
La mobilité est une immense source de liberté lorsqu’elle est choisie : pouvoir se déplacer pour aller voir ses amis, sa famille, se rendre à ses différents loisirs, ou encore partir en vacances. Mais elle est également une source de contraintes énormes lorsqu’elle est subie, avec des conséquences multiples sur nos vies :
- Impacts sociaux : les déplacements, d’autant plus lorsqu’ils sont contraints, fréquents et longs, sont source de fatigue et de stress. Chez les « grands mobiles », les taux de divorce sont par exemple plus élevés que la moyenne 4 . L’accès à la mobilité est également source d’inégalités sociales : le déplacement contemporain impose notamment l’acquisition de compétences (permis de conduire, capacité à utiliser divers modes de transport, capacité à utiliser internet, maîtrise de langues étrangères…) et d’avoir accès à certaines ressources (possession d’un véhicule, possibilité de vivre à proximité de réseaux et d’infrastructures de transport…).
- Impacts environnementaux : la mobilité contemporaine dépend à 95% du pétrole, et repose sur un système socio-technique complexe : des industries (pétrolière et automobile), des grandes infrastructures de transport (autoroutes, aéroports) et d’approvisionnement en énergie, des ressources naturelles (pétrole), etc. Elle participe ainsi à des problèmes environnementaux majeurs comme la pollution de l’air locale et le réchauffement climatique. Elle est également source de pollution sonore (circulation automobile, train, avion) et visuelle (infrastructures).
- Impacts spatiaux : les mobilités contemporaines (caractérisées par le fait de se déplacer plus souvent, plus vite et plus loin) ont transformé le rapport qu’entretiennent les individus à l‘espace. La vitesse des transports 5 a permis l’épanouissement de nouveaux modes de vie, qui s’appuient sur la réversibilité des déplacements – c’est-à-dire la possibilité d’effectuer rapidement des allers-retours sur de longues distances, et donc de relier quotidiennement des territoires qui ne pouvaient l’être auparavant. Avec l’augmentation de la vitesse des transports, ce n’est pas le temps passé à se déplacer qui diminue, mais les distances parcourues qui augmentent. Cela vient ainsi bouleverser les configurations territoriales traditionnelles : concentration urbaine, développement des mégalopoles, étalement urbain, périurbanisation et rurbanisation des campagnes, isolement de certains territoires.
L’expérience du déplacement
La mobilité peut ainsi être définie comme un ensemble de déplacements physiques : un rapport à l’espace, dans le temps, qu’il s’agit de réduire au minimum (temps passé à se déplacer et distances parcourues) notamment pour des raisons de pénibilité ou des raisons environnementales.
Mais à ces déplacements physiques sont également associées les expériences que l’on en fait : la manière dont ces déplacements sont vécus (comme une contrainte, une souffrance, un plaisir, un moment pour soi…).
On prend alors en compte le ressenti, la satisfaction qu’on en tire : par exemple, se balader, se déplacer en vélo ou à pied plutôt qu’en voiture ou en métro pour ressentir le vent sur son visage, faire de l’exercice physique, moins polluer, ou encore rallonger son trajet pour passer par tel ou tel quartier. Le déplacement devient parfois une activité à part entière : le plaisir de déambuler dans un espace public partagé, un voyage en train qui permet de traverser de beaux paysages, le plaisir de l’expérience de conduite, etc. Le déplacement peut également être vécu comme une coupure, qui permet de séparer vie professionnelle et vie familiale, ou encore comme un moment pour soi, une bulle de tranquillité : travailler dans le train sans être interrompu, écouter de la musique dans sa voiture.
L’objectif n’est alors pas forcément la réduction du temps des trajets ou des distances parcourues, mais un gain de qualité de vie.
Mobilité et représentations
À nos déplacements sont associées des représentations ou significations particulières.
En se chargeant d’une valeur positive (il est bien vu de partir loin en vacances, de déménager pour se dépayser, de faire ses études à l’étranger, de se déplacer régulièrement pour le travail), la mobilité est devenue une valeur en soi. Le discours qui incite à bouger est omniprésent. Bouger est devenu une nécessité, une injonction permanente : pour trouver un emploi par exemple, même si cela implique de déménager ou des temps de trajet à rallonge.
La mobilité est également codée socialement : alors que les déplacements de certains sont particulièrement valorisés (jet set, occidentaux, touristes,…), d’autres ne bénéficient pas de la même reconnaissance (la femme qui passe ses journées à accompagner ses enfants à leurs activités, à faire des courses ou à rendre visite à des parents dépendants). D’autres encore suscitent la méfiance et sont perçus comme dangereux (migrants, nomades). Suivant que l’on est diplômé ou non, une femme ou un homme, une personne blanche ou de couleur, nos déplacements ne sont pas vus et vécus de la même manière.
Notes
1 Les grands mobiles du travail sont des personnes s’absentant régulièrement de leur domicile pour motif professionnel (60 nuits par an ou plus passées ailleurs qu’au domicile :voyages fréquents, bi-résidence ou travailleurs saisonniers), des pendulaires de longue durée (trajet domicile-travail de plus d'une heure aller), ou encore des personnes ayant une relation de couple à distance (les deux partenaires ont deux lieux de résidence propres pour des raisons professionnelles, au minimum 50 km entre les deux logements). https://fr.forumviesmobiles.org/video/2014/02/18/grands-mobiles-ou-grands-sedentaires-2175
2 Source : Enquête nationale mobilité et modes de vie du Forum Vies Mobiles https://fr.forumviesmobiles.org/projet/2019/01/07/enquete-nationale-mobilite-et-modes-vie-12796
3 Source : Enquête nationale mobilité et modes de vie du Forum Vies Mobiles https://fr.forumviesmobiles.org/projet/2019/01/07/enquete-nationale-mobilite-et-modes-vie-12796
4 Source : https://fr.forumviesmobiles.org/projet/2014/02/14/jobmob-2165
5 Source : https://fr.forumviesmobiles.org/reperes/vitesse-des-deplacements-12976
- Déplacement
Le déplacement est un franchissement de l’espace par les personnes, les objets, les capitaux, les idées et autres informations. Soit il est orienté, et se déroule alors entre une origine et une ou plusieurs destinations, soit il s’apparente à une pérégrination sans véritable origine ou destination.
- Télétravail
Exercice d’une activité professionnelle salariée à distance de l’entreprise au moyen d’outils de télécommunication, à domicile ou en télécentre.
- Mode de vie
Un mode de vie est une composition - dans le temps et l’espace - des activités et expériences quotidiennes qui donnent sens et forme à la vie d’une personne ou d’un groupe.
- Mobilité
Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
Mots-clés : Mobilité, Motilité, déplacement
Disciplines : Sciences sociales
Mode(s) de transport : Tous modes de transport
Agathe Lefoulon
Cheffe de projets au Forum Vies Mobiles
Agathe Lefoulon est diplômée du master combiné professionnel – recherche en urbanisme et aménagement de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est chargée du pilotage de projets de recherche en sciences humaines et sociales et de l’organisation d’évènements au Forum Vies Mobiles.
Pour citer cette publication :
Agathe Lefoulon, Forum Vies Mobiles (2020, 21 Septembre), « Mobilité », Forum Vies Mobiles. Consulté le 28 Février 2021, URL: https://fr.forumviesmobiles.org/reperes/mobilite-446
Les Repères du Forum Vies Mobiles sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à contact.
Commentaires
Christophe Mincke
publié le 18 Septembre 2015
Je me permets de signaler qu'un working paper portant sur la question du caractère instrinsèquement physique de l'espace est disponible en ligne.
Mincke, Christophe. « L’espace est-il une dimension physique ? Sociologie de l’espace ou spatialisation de la sociologie ? », 12. Bruxelles: Dépôt institutionnel de l’Académie Louvain, 2014. http://hdl.handle.net/2078.3/144668.
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Sandrine
publié le 18 Septembre 2015
Bonjour,
Serait-ce possible de savoir de quel ouvrage est tiré la référence sur les quatre principales formes de mobilité spatiale, ainsi que le schéma?
Merci,
Sandrine Jean
Répondre
Christophe Mincke
publié le 18 Septembre 2015
Il me semble qu'une nécessaire entreprise des réflexions sur la mobilité réside dans la définition de la nature des espaces concernés. En tant que sociologue, je serais tenté de considérer le concept d'espace comme une dimension dans laquelle se déploie non seulement le monde physique, mais également le monde social, conceptuel, idéologique, etc. La mobilité pourrait se déployer littéralement au sein de chacun de ces espaces, en tant que déplacement spatial au cours du temps.
Dans mes travaux (menés avec Bertrand Montulet), je me fonde sur l'hypothèse que les représentations spatiales sont en grande partie indépendantes du domaine structuré par cette dimension.
Pour être clair, il me paraît que les mêmes représentations sociales et vécus de l'espace s'appliquent à la réalité physique, à la structuration sociale, à l'ordonnancement des pensées, aux ancrages idéologiques, etc. Pour prendre un simple exemple, il me semble que, dans une société qui pensait l'espace physique comme essentiellemnent aréolaire (et donc fondé sur des jeux de frontières et d'ancrages au sein des espaces ainsi délimités), l'espace stato-national était pensé avec les mêmes outils conceptuels (frontière, ancrage, uniformité interne, persistence temporelle, ruptures brusques des renégociations du tracé des frontières) que, par exemple, la division de l'humanité en sexes, les espaces sociaux sexués, les répartitions de statuts et de rôles sociaux (au sens de Goffman), la "géographie familiale", la division des disciplines intellectuelles ou les clivages idéologiques et de classes sociales. La modification de nos représentations spatiotemporelles entraînerait une renégociation large du rapport social à l'ensemble des déclinaisons de l'espace.
Cette hypothèse permet de tester les mêmes outils conceptuels pour des domaines a priori fort différents. La richesse m'en semble être la fécondité particulière de l'idée de mobilité et le développement d'une relation plus complexe à la mobilité. Peut-on penser l'infinie et permanente recomposition des familles et la mobilité physique familiale séparément? Peut-on considérer séparément les appels à l'interculturalité et à l'abandon des ancrages identitaires et le développement d'une valorisation des mobilités internationales?
Sous le terme d'idéologie mobilitaire, nous tentons de caractériser le nouveau rapport à l'espace qui envahit un large champ de phénomènes sociaux et ne se limite pas à la mobilité physique. Activité, activation, participation et adaptation apparaissent à cet égard comme des mots d'ordres transversaux au travers desquels une mobilité bonne pour elle-même est imposée.
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